COMMUNIQUÉ DU
PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
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en Francés
Le Gouvernement accuse le groupe terroriste des FARC de l'assassinat
des députés du département du "Valle
del Cauca", dont la mort a été annoncée
par cette même organisation criminelle.
1. Pour le Gouvernement, la libération des otages est prioritaire.
2. Lors de la tentative de libération de l'ancien ministre
Gilberto Echeverri, du Gouverneur Guillermo Gaviria et de leurs
compagnons prisonniers, ceux-ci ont presque tous été assassinés
par les FARC, alors qu'ils étaient sans défense, étendus
par terre, et ceci avant même que le combat n'ait été engagé contre
l'armée qui n'était pas encore arrivée sur
les lieux. Les survivants de ce drame ont indiqué au Président
de la République que les bandits des FARC ont pris la fuite
lorsqu'ils ont entendu le bruit des hélicoptères
de l'armée, et que, voyant que les soldats n'arrivaient
pas, ils sont revenus à leur campement pour assassiner leurs
otages.
3. C'est depuis ce jour-là que le Gouvernement a pris la
décision d'informer au préalable les familles des
otages de toute opération militaire de libération,
cette mesure n'impliquant pas l'obtention de leur autorisation
pour procéder à accomplir le devoir constitutionnel.
C'est ainsi que Don Alberto Araujo Merlano, le père du ministre
des affaires étrangères Fernando Araujo, a été préalablement
informé de l'opération de libération de son
fils pris en otage, à la fois par le Ministre de la Défense
et par le Président de la République.
4. Le Gouvernement et la force publique avaient convenu que, une
fois localisé le lieu de captivité des otages, toute
opération militaire de libération serait rigoureusement étudiée
avant d'être lancée, et que celle-ci devrait de toute
façon être spécifiquement autorisée.
Une autre option consisterait à bloquer la zone et à exiger,
par l'intermédiaire d'institutions nationales et de la communauté internationale,
que les terroristes procèdent à la libération
des otages.
5. Le Gouvernement n'a pas informé les familles d'une opération
de libération des otages puisqu'il n'en était programmé aucune, étant
donné qu'aucune information n'était disponible concernant
le lieu de captivité des otages.
6. Le Gouvernement colombien a également exprimé aux
Gouvernements américain et français, et en particulier
aux Présidents Georges W. Bush et Nicolas Sarkosy, que,
au cas où l'on parviendrait à localiser le lieu de
détention des otages -Ingrid Betancourt et les trois citoyens
américains-, ils seraient informés avant l'engagement
de toute opération de libération et que leurs opinions
serait prises en compte. Ils n'ont pas été informés
car les otages n'ont pas pu être localisés.
7. Les émissaires européens qui, autorisés
par le Gouvernement national, sont à la recherche d'un accord
humanitaire, se sont réunis avec le terroriste de la FARC
Raúl Reyes au cours de la troisième semaine du mois
de juin de l'année en cours. Les délégués
des trois pays européens, la France, l'Espagne et la , avaient
programmé une réunion d'évaluation demain à Genève,
une réunion qui est toujours à l'ordre du jour.
8. Les députés auraient été vilement
assassinés par les FARC. La force publique n'avait engagé aucune
opération de libération des otages puisque ceux-ci
n'avaient pas pu être localisés.
9. Le Ministère de la Défense fait état des
opérations militaires suivantes:
Le 18 juin, il ne s'est produit aucun combat dans les départements
du "Cauca" et du "Valle del Cauca". En revanche,
il s'est présenté un affrontement à San Pablo,
Puerres, Nariño contre le Front 48 des FARC, sans résultats.
Il y a eu également un échange de tirs entre un hélicoptère
de l'Armée de l'air, qui effectuait une opération
de soutien aérien en vue de la réparation de l'oléoduc
Transandino entre les départements de "Nariño" et
du "Putumayo", et des terroristes au sol. Le 17 juin,
il s'est présenté un combat à Magüí Payán,
département de "Nariño", au cours duquel
un terroriste des FARC a été abattu. A cette occasion,
l'arme du guérillero et un mortier de 81 mm de fabrication
artisanale ont été récupérés.
Le 18 juin, dans la même commune de ce département
de "Nariño", il s'est produit une attaque contre
la force publique, sans conséquence. Le 19 juin, il y a
eu un combat à la Victoria, département de "Nariño",
où 4 terroristes des FARC ont trouvé la mort et où ont été récupérés
2 fusils, des pistolets et des grenades. Le même jour, il
s'est produit un combat sur le fleuve Magüí, dans le
département de "Nariño" qui n'a fait aucune
victime, mais au cours duquel 5 grenades de 81 mm, 740 cartouches
et 26 équipements de campagne ont été saisis.
10. L'assassinat de tous les otages, à l'exception d'un
seul qui ne serait pas dans ce groupe, démontre bien une
préméditation criminelle que les FARC cherchent à dissimuler
par un mensonge, en invoquant un soi-disant feu croisé avec
la force publique, qui en réalité n'a jamais existé.
La mort hypothétique des otages, sans pertes ni blessés
ni du côté de la guérilla ni du côté de
l'Armée, montre bien qu'il n'y a pas eu de feu croisé et
que les terroristes des FARC veulent occulter le crime de lèse-humanité qu'elles
auraient perpétré.
11. Les FARC assassinent les otages, puis mentent à l'opinion
en attribuant cet acte à un combat avec la force publique.
Rappelons que, par le passé, ils ont déjà assassiné Helmut
Bickenbach et son épouse Doris Gil qui étaient leurs
otages, en disant que les faits s'étaient produits au cours
d'une tentative de libération. Or, il s'agit d'un autre
mensonge puisque la force publique se trouvait à ce moment-là à plus
d'un jour de marche. Et l'on pourrait citer ainsi de nombreux cas
semblables à celui-ci, au cours desquels des colombiens
et des étrangers ont été assassinés
par les FARC dans des circonstances identiques.
12. Le but criminel et de dissimulation des FARC est évident.
Le communiqué parle d'un groupe militaire non identifié,
ce qui est inhabituel de la part de ce groupe terroriste. Le communiqué ne
mentionne ni le lieu de l'assassinat ni ne donne aucune information
sur les cadavres. Le communiqué est daté du 23 juin,
alors que les faits se seraient produits le 18 juin, et il n'a été diffusé qu'aujourd'hui,
28 juin, aux premières heures de la matinée.
13. Le Gouvernement n'a reçu aucune information de la part
de la population ou d'une source différente sur un possible
combat au cours duquel auraient trouvé la mort 11 députés.
Les faits sont si graves qu'ils n'auraient pas pu resté inaperçus
pendant 10 jours.
14. Les FARC cherchent à occulter lâchement leur
responsabilité dans un crime de lèse-humanité,
dont ont été victimes des civils sans défense
séquestrés par le terrorisme.
15. Nous faisons appel à la communauté internationale
pour nous aider à rechercher les cadavres. Lorsque ceux-ci
auront été retrouvés, nous demanderons à une
commission internationale de médecins légistes d'expliquer
au monde les circonstances de ce crime atroce.
16. Le Gouvernement n'accepte pas le chantage et n'acceptera pas
de créer des zones sans la présence de la force publique,
ni ne libérera de guérilleros pour qu'ils reviennent
dans les rangs des FARC pour assassiner et faire des otages.
17. Nous demandons à la communauté internationale
de condamner avec force le groupe terroriste des FARC.
18. Au milieu de la douleur que nous éprouvons pour les
victimes et leurs familles, nous faisons appel au soutien du peuple
colombien qui est le pilier de la Sécurité Démocratique.
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