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Año 2006 | 2007
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29 de junio

COMMUNIQUÉ DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
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Le Gouvernement accuse le groupe terroriste des FARC de l'assassinat des députés du département du "Valle del Cauca", dont la mort a été annoncée par cette même organisation criminelle.

1. Pour le Gouvernement, la libération des otages est prioritaire.

2. Lors de la tentative de libération de l'ancien ministre Gilberto Echeverri, du Gouverneur Guillermo Gaviria et de leurs compagnons prisonniers, ceux-ci ont presque tous été assassinés par les FARC, alors qu'ils étaient sans défense, étendus par terre, et ceci avant même que le combat n'ait été engagé contre l'armée qui n'était pas encore arrivée sur les lieux. Les survivants de ce drame ont indiqué au Président de la République que les bandits des FARC ont pris la fuite lorsqu'ils ont entendu le bruit des hélicoptères de l'armée, et que, voyant que les soldats n'arrivaient pas, ils sont revenus à leur campement pour assassiner leurs otages.

3. C'est depuis ce jour-là que le Gouvernement a pris la décision d'informer au préalable les familles des otages de toute opération militaire de libération, cette mesure n'impliquant pas l'obtention de leur autorisation pour procéder à accomplir le devoir constitutionnel. C'est ainsi que Don Alberto Araujo Merlano, le père du ministre des affaires étrangères Fernando Araujo, a été préalablement informé de l'opération de libération de son fils pris en otage, à la fois par le Ministre de la Défense et par le Président de la République.

4. Le Gouvernement et la force publique avaient convenu que, une fois localisé le lieu de captivité des otages, toute opération militaire de libération serait rigoureusement étudiée avant d'être lancée, et que celle-ci devrait de toute façon être spécifiquement autorisée. Une autre option consisterait à bloquer la zone et à exiger, par l'intermédiaire d'institutions nationales et de la communauté internationale, que les terroristes procèdent à la libération des otages.

5. Le Gouvernement n'a pas informé les familles d'une opération de libération des otages puisqu'il n'en était programmé aucune, étant donné qu'aucune information n'était disponible concernant le lieu de captivité des otages.

6. Le Gouvernement colombien a également exprimé aux Gouvernements américain et français, et en particulier aux Présidents Georges W. Bush et Nicolas Sarkosy, que, au cas où l'on parviendrait à localiser le lieu de détention des otages -Ingrid Betancourt et les trois citoyens américains-, ils seraient informés avant l'engagement de toute opération de libération et que leurs opinions serait prises en compte. Ils n'ont pas été informés car les otages n'ont pas pu être localisés.

7. Les émissaires européens qui, autorisés par le Gouvernement national, sont à la recherche d'un accord humanitaire, se sont réunis avec le terroriste de la FARC Raúl Reyes au cours de la troisième semaine du mois de juin de l'année en cours. Les délégués des trois pays européens, la France, l'Espagne et la , avaient programmé une réunion d'évaluation demain à Genève, une réunion qui est toujours à l'ordre du jour.

8. Les députés auraient été vilement assassinés par les FARC. La force publique n'avait engagé aucune opération de libération des otages puisque ceux-ci n'avaient pas pu être localisés.

9. Le Ministère de la Défense fait état des opérations militaires suivantes:

Le 18 juin, il ne s'est produit aucun combat dans les départements du "Cauca" et du "Valle del Cauca". En revanche, il s'est présenté un affrontement à San Pablo, Puerres, Nariño contre le Front 48 des FARC, sans résultats. Il y a eu également un échange de tirs entre un hélicoptère de l'Armée de l'air, qui effectuait une opération de soutien aérien en vue de la réparation de l'oléoduc Transandino entre les départements de "Nariño" et du "Putumayo", et des terroristes au sol. Le 17 juin, il s'est présenté un combat à Magüí Payán, département de "Nariño", au cours duquel un terroriste des FARC a été abattu. A cette occasion, l'arme du guérillero et un mortier de 81 mm de fabrication artisanale ont été récupérés. Le 18 juin, dans la même commune de ce département de "Nariño", il s'est produit une attaque contre la force publique, sans conséquence. Le 19 juin, il y a eu un combat à la Victoria, département de "Nariño", où 4 terroristes des FARC ont trouvé la mort et où ont été récupérés 2 fusils, des pistolets et des grenades. Le même jour, il s'est produit un combat sur le fleuve Magüí, dans le département de "Nariño" qui n'a fait aucune victime, mais au cours duquel 5 grenades de 81 mm, 740 cartouches et 26 équipements de campagne ont été saisis.

10. L'assassinat de tous les otages, à l'exception d'un seul qui ne serait pas dans ce groupe, démontre bien une préméditation criminelle que les FARC cherchent à dissimuler par un mensonge, en invoquant un soi-disant feu croisé avec la force publique, qui en réalité n'a jamais existé. La mort hypothétique des otages, sans pertes ni blessés ni du côté de la guérilla ni du côté de l'Armée, montre bien qu'il n'y a pas eu de feu croisé et que les terroristes des FARC veulent occulter le crime de lèse-humanité qu'elles auraient perpétré.

11. Les FARC assassinent les otages, puis mentent à l'opinion en attribuant cet acte à un combat avec la force publique. Rappelons que, par le passé, ils ont déjà assassiné Helmut Bickenbach et son épouse Doris Gil qui étaient leurs otages, en disant que les faits s'étaient produits au cours d'une tentative de libération. Or, il s'agit d'un autre mensonge puisque la force publique se trouvait à ce moment-là à plus d'un jour de marche. Et l'on pourrait citer ainsi de nombreux cas semblables à celui-ci, au cours desquels des colombiens et des étrangers ont été assassinés par les FARC dans des circonstances identiques.

12. Le but criminel et de dissimulation des FARC est évident. Le communiqué parle d'un groupe militaire non identifié, ce qui est inhabituel de la part de ce groupe terroriste. Le communiqué ne mentionne ni le lieu de l'assassinat ni ne donne aucune information sur les cadavres. Le communiqué est daté du 23 juin, alors que les faits se seraient produits le 18 juin, et il n'a été diffusé qu'aujourd'hui, 28 juin, aux premières heures de la matinée.

13. Le Gouvernement n'a reçu aucune information de la part de la population ou d'une source différente sur un possible combat au cours duquel auraient trouvé la mort 11 députés. Les faits sont si graves qu'ils n'auraient pas pu resté inaperçus pendant 10 jours.

14. Les FARC cherchent à occulter lâchement leur responsabilité dans un crime de lèse-humanité, dont ont été victimes des civils sans défense séquestrés par le terrorisme.

15. Nous faisons appel à la communauté internationale pour nous aider à rechercher les cadavres. Lorsque ceux-ci auront été retrouvés, nous demanderons à une commission internationale de médecins légistes d'expliquer au monde les circonstances de ce crime atroce.

16. Le Gouvernement n'accepte pas le chantage et n'acceptera pas de créer des zones sans la présence de la force publique, ni ne libérera de guérilleros pour qu'ils reviennent dans les rangs des FARC pour assassiner et faire des otages.

17. Nous demandons à la communauté internationale de condamner avec force le groupe terroriste des FARC.

18. Au milieu de la douleur que nous éprouvons pour les victimes et leurs familles, nous faisons appel au soutien du peuple colombien qui est le pilier de la Sécurité Démocratique.

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